Le joueur d'échecs de Stefan Zweig

Alors oui, j'adore les échecs, du coup comment passer à côté de ce livre au titre très tentant?



La nouvelle se lit d'une traite. Nous faisons la connaissance d'un joueur d'échecs international, un bouledogue antipathique et prétentieux, lequel, outre son talent pour ce jeu, ne brille pas singulièrement par sa tournure d'esprit. Bien au contraire.

Cet illustre personnage, à bord d'un paquebot, pour une destination mystérieuse, rencontre le narrateur, un amateur très amateur d'échecs, et qui n'en revient pas de sa chance lorsqu'il croise le célèbre champion. Avec une bande de monsieur également amateurs qui se trouvaient à bord, ils décident de disputer au champion une partie. Mais oups! Ce dernier, dans sa grande avarice, n'accepte que contre une somme de 200 dollars (si ma mémoire est bonne...). Il n'est pas n'importe qui, vous comprenez. Heureusement que sur le navire se trouve un orgueilleux jeune homme pour acheter les services de ce goujat, sinon l'histoire se serait terminée.

Evidemment, ils se font battre à plates couture, et arrive alors un homme énigmatique qui sauve plus ou moins leurs derniers coups, au point d'aviver l'intérêt de ce champion du monde d'échecs. Mais qui est cet homme? Nous entrons, à travers son histoire, dans la thématique du supplice de la solitude, un genre de solitude forcée, durant les terribles emprisonnements de la Gestapo. Réduits à rester seuls avec eux-mêmes, les prisonniers, enfermés durant des mois entiers sans pouvoir parler à quiconque, sans rien faire de leurs journées, piégés dans un ennui mortel, sombraient peu à peu dans la folie.

La chose qui a permis à cet homme de tenir? Le vol d'un livre. Le passage qui y fait référence est très beau, très bien écrit : on devine l'excitation jubilatoire de l'homme, de l'espoir insensé qu'il place dans les caractères contenus dans ce livre, ces caractères qu'il veut les plus petits et serrés possibles, afin de s'imprégner de tout leur sens, qu'ils l'ouvrent à des idées nouvelles. L'idée de la richesse littéraire et des idées infinies qu'elle nous apporte est wha.

Un autre point intéressant du livre est l'addiction au jeu, obviously... L'angoisse monte tandis que nous observons cet homme sympathique, à bout de patience, nerveux comme un chien enragé, qui fait des allers retours, un cent pas infernal qui ne rappelle que trop bien sa folie lors de son emprisonnement; et cette envie d'étrangler le joueur international pour sa stratégie vicieuse de le faire attendre le plus longtemps possible au déplacement de chacune de ses pièces... Une torture !

Bref, un roman au top! Et rapide à lire en plus :p

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