Bonsoir à tous, amis littéraires
En ce 07 février au soir, je vais vous conter un peu mon sentiment auprès de Madame Bovary livre, rédigé par Gustave Flaubert.
En ce 07 février au soir, je vais vous conter un peu mon sentiment auprès de Madame Bovary livre, rédigé par Gustave Flaubert.
Tout d'abord, une petite introduction sur l'auteur, comme de coutume.
Né à Rouen en 1821, il est fils de médecin, mais entreprend des études supérieures de droit, auxquelles il renonce, et s'adonne, finalement, à la littérature. Il entretient une relation avec la poète Louise Colet.
Ce sera tout.
Bon, comme c'est une biographie plutôt succincte, je vais ajouter quelques autres oeuvres principales de sa composition, qui sont d'ailleurs dans ma PAL (pile à lire... ouais, c'est stylé):
-Salammbô
-L'éducation sentimentale
-Bouvard et Pécuchet
-Trois contes
Sire Flaubert Gustave ;-)
Il souffrait de crises nerveuses, d'épilepsies, et il est amusant de constater que Emma, l'héroïne de Madame Bovary soit atteinte de la même affection, bien qu'en prétexte seulement. Son roman très controversé, Madame Bovary, a donné naissance au bovarysme, qui signifie la fuite dans le rêve d'une insatisfaction. Ce roman-feuilleton apparait dans La Revue de Paris, et un procès pour atteinte aux bonnes moeurs retentit aussitôt: on l'accuse d'offense à la morale publique, et d'offense à la morale religieuse! Son coup de pinceau est qualifié de "lascif", on crie au scandale, et par ce, on lui fait de la pub gratuite. Il parvient à remporter l'affaire.
C'est au retour d'un voyage en Orient qu'il rédige Madame Bovary, roman narrant, avec une ironie sous-jacente dans le texte qui assaisonne un peu l'ensemble, grossièrement, les adultères d'une épouse à la compagne. Emma (Madame Bovary) épouse Charles Bovary, garçon médiocre, timide, pataud, bref, tout pour plaire. Le pauvre est naïf comme un clou, et, alors qu'il vaque de malade en malade, médecin de profession, Emma, dans leur maison, s'ennuie à en mourir. Mais où est donc l'Amour que lui vantait les romans qui ont abreuvé son plus jeune âge? Où sont donc ces sentiments exotiques, ce chevalier servant au coeur loyal et brave? Toujours inassouvie, incapable de se contenter de ce qu'elle possède, inapte à se rendre compte de l'amour que lui voue son mari, Emma va chercher ailleurs ce qu'elle croit ne pas détenir.
Ainsi laisse t-elle libre cours à ses désirs, cède aux interdits, connaît des amants (par ailleurs, tous se disant amoureux, mais qui, au final, ne lèveront même pas un ongle pour l'aider à se sortir du marécage lorsque les vrais problèmes arriveront), et s'enfonce ainsi dans le mensonge, la dissimulation, la tromperie, auprès d'un Charles qui ne voit (vraiment) rien venir, et qui ne voit que du feu aux escapades inexplicables de sa femme, cocu ignorant de son statut, candide à en pleurer. Les choses dégénéreront d'une façon dramatique, et le cynisme de l'auteur, particulièrement à la fin, qui se hâte de balancer des éléments énormes comme ça, bam bam bam, m'a fait hausser les sourcils de surprise amusée.
Bien que l'ouvrage dégouline du romantisme mièvre de Emma, Flaubert est tout sauf un romancier romantique, et prend à contrepied ce courant en dépeignant son ridicule. Il décrit avec objectivité et recul les moeurs de son temps, la psychologie de ses personnages est bien recherchée, il tient du réalisme, voire du naturalisme. Flaubert dénonce le romantisme, qui n'est qu'un mensonge, une divergence de la réalité, un idéal qui ne saurait jamais exister, tant il relève de l'utopie: ainsi, la grande passion amoureuse se traduit en réalité par les mariages arrangés par intérêts communs, le vie luxueuse est noircie par des problèmes d'argent, dettes, saisies.
Le réalisme est l'école de la "sincérité de l'art", où la description du vrai, même et surtout du quotidien et du lieu les plus monotones, peuvent apparaitre sans être embellis. Il veut décrire la réalité et la société avec la précision des sciences physiques. Et, si la fin de ce roman - qui est celui d'un échec - achève de nous donner son point de vue sur le monde, nous grinçons devant ce pessimisme, ces absurdités de la vie, où les gens peu scrupuleux dorment sur leurs deux oreilles, tandis que les braves, six pieds sous terre, profitent d'un autre type de sommeil...
L'une des figures de ce pessimisme se retrouve dans un personnage qui m'a beaucoup marqué: Monsieur Homais, le pharmacien, et je voulais faire une petite parenthèse sur ce dernier goujat, à qui, au début, j'attribuais un peu de sympathie. Il apparait comme le contraire de Madame Bovary. Ressentant une bonne conscience quand il devrait se morfondre en culpabilité, ce petit bonhomme hypocrite qui veut monter sur le devant de la scène sans rater une seule occasion pour se pavaner (il crie haut et fort que, lui, donnera son corps à la Science, utilise "phlébotomie" plutôt que sangsue...etc: c'est le genre de pédant insupportable, somme toute), étouffer et rabaisser tout le monde par la démonstration constante de la supériorité absolue de la pharmacie, sa science qu'il peut étendre à tous les domaines. Science inefficace, je tiens à préciser... (#rip le pied du petit Hippolyte). Il fait le bravache, il médit sur les gens à qui il ouvre sa porte, il manipule à force de cadeaux empoisonnés. Et le pire, c'est que sa médiocrité lâche, son hypocrisie manipulatrice, son orgueil puant et d'une bassesse sera finalement récompensé de la croix d'honneur...! Là, Flaubert y est allé un peu fort... Mais cela reflète bien son amertume devant la stupidité de sa société aveugle, où les coupables triomphent injustement.
Quelques traces de romantisme s'insinuent tout de même entre les lignes réalistes. La description des paysages, parfois. Les sentiments de volupté d'Emma. Lors du procès, Flaubert criera: "Madame Bovary, c'est moi...!". Ce dualisme fait tout l'intérêt de lire cet auteur, qui ne s'enferme pas dans un courant particulier, qui flotte entre ces deux antithèses, qui, finalement, donnent à son oeuvre une profondeur inédite.
"Un auteur à lire de toute urgence" sera ma phrase finale.
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