Ma vie de courgette

Film réalisé par Claude Barras.

La première fois que j'ai vu la bande annonce, je me suis vraiment demandé ce que c'était que ce film... D'une part d'un point de vue graphisme, qui me paraissait très minimaliste, voire complètement inadéquat par rapport à la réalité (l'énorme tête, les cheveux bleus et les yeux très cernés du héros par exemple). D'une autre part, par rapport à l'histoire en elle-même...



Je me suis malgré tout lancée dans l'aventure en me débarrassant de tous mes a priori, et finalement je ne regrette pas!!

En fait, ce petit film d'une heure à peine est un chef d'oeuvre de poésie... C'est l'histoire d'un petit garçon nommé Courgette (car sa mère l'appelait comme ça, sans doute pour se moquer de lui?) dont le père est parti avec une poule, l'abandonnant, lui et sa mère alcoolique qui boit des bières toute la journée.

Voilà donc notre petit Courgette qui se retrouve en centre spécialisé pour enfants retirés de la garde parentale... Nous avons ici des enfants de drogués emprisonnés, d'obsessionnels compulsifs, mais aussi victimes d'abus. Le côté tranchant de la vie n'est pas du tout émoussé dans ce film, bien qu'atténué par l'animation enfantine. On peut y voir l'abandon, la solitude, la violence, des thèmes qu'il est important d'évoquer, même devant les enfants, histoire de leur montrer que la vie n'est pas forcément un gros gâteau tout rose...

Et le plus beau dans ce film - qui a réussi à toucher ma corde sensible ;) - c'est que malgré toutes leurs misères à tous, ils parviennent quand même à être heureux, grâce à l'amitié forgée entre ces enfants malmenés par la vie, grâce à la dévotion adorable des responsables du centre (la sortie à la montagne, la boom, la bataille de boules de neige, autant de petits gestes qui suffisent à tirer un sourire et de la joie aux enfants - rappelons la capacité de résilience très importante à cet âge ;).

L'amitié, mais aussi l'amour (entre Courgette et Camille, attention gros gros spoiler!), et enfin le besoin de fonder une famille prennent finalement le dessus sur l'impression première d'abandon et de solitude trouvée dans le film.

Les graphismes sont très originaux, et quelques éléments reviennent souvent, comme la canette de bière et le cerf-volant de Courgette, le tableau à émotion des enfants, le MP3 de Simon, qui joue au dur pour cacher ce qu'il ressent, la mèche blonde d'une petite fille traumatisée...

Bref, un film à voir!

Commentaires