Celui qui est digne d'être aimé de Abdellah Taïa

Trois mots sur l'auteur: Abdellah Taïa, d'origine marocaine, écrivain, homosexuel, dans les 40 ans. Il vit en France depuis de nombreuses années. Dans ces livres, la thématique de l'homosexualité revient souvent, il a fait son coming out à 32 ans, et, l'homosexualité étant presque considérée comme un crime dans son pays, ses contacts avec sa famille se seraient détériorés. On le décrit comme une personne chaleureuse, qui contraste avec la violence retrouvée dans ses romans. Il y a un portrait sympathique à lire dans Libération :)



Le roman est la succession de quatre lettres.

Ahmed, le personnage principal, torturé entre son pays d'origine qui refuse son homosexualité, imite le schéma de sa mère, femme décrite comme tyrannique et sans aucun scrupule, qui avait sur son mari une telle emprise que le jour où elle décida de le quitter, ce dernier en mourut. Ainsi, Ahmed a une vision erronée de l'amour, pour lui, ce n'est que trahison et vengeance, faire souffrir l'autre pour se venger des peines passées (si j'ai bien suivi).

Ahmed vit en France. Il a été rapporté par un français alors qu'il avait 15 ans. Il l'a séduit à la manière de sa mère, par intérêt, pour se sortir de la misère et de la pauvreté qu'il endurait. Ce français, c'est Emmanuel, et il inculque donc à notre jeune Ahmed l'éducation et les références françaises, en terme de littérature, art, etc.

Ici, la question de la culture et de l'assimilation est très intéressante. Jusqu'où peut on aller pour renier sa culture d'origine et en adopter une autre?

Même si les thématiques abordées sont pertinentes, personnellement, je n'ai pas vraiment accroché. Le style est dur, et je n'ai pas trouvé les évocations crues aux actes homosexuels très agréables à lire. L'ambiance générale du roman est pesante, glauque.

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