Ce livre, paru en 1968, trace les opinions de l'auteur, opinions anciennes puisque déjà évoquées en 1946 dans son Prospectus aux amateurs de tous genres. Né en 1901, son allergie à la culture qui conditionne les pensées et sa quête du dénuement le mèneront à faire plusieurs changements de vie, dont un en particulier, quand il s'installe en 1947 chez les Bédouins. Contre toute attente, il se rend compte que même le nomadisme est une culture.
Il porte l'idée d'un art brut, un art qui pourrait être pratiqué par tout un chacun, sans instruction, sans érudition; son idée de l'art est la suivante: il doit être une production personnelle, qui nécessite donc de l'individualisme, terme opposé à "culture" (qui porte en son sein une dimension collective, l'ordre social), et donner cette oeuvre au publique. Ces deux actions antagonistes placent l'artiste sur une position délicate. L'oeuvre d'art doit se dégager des notions de valeurs (économiques, esthétiques...) qu'on lui donne, et qui ne sont que des critères donnés par le corps culturel (minuscule caste). Il faudrait privilégier le plaisir ressenti à regarder l'oeuvre, cette émotion qui nous gagne à la vue d'un chef d'oeuvre rare, unique, exceptionnel.
Par ailleurs, pour se revendiquer entièrement de l'individualisme, il faut se déconditionner de la culture, qui nous limite et nous donne des moules bien-pensants; il y a "le bon livre, la bonne intelligence, la bonne façon de faire et de penser", dictée par cette culture insidieuse qui contrôle notre pensée jusque dans notre vocabulaire! Il serait en effet naïf de croire que tous nos mots du dictionnaire couvrent fidèlement l'ensemble des choses qui existent sur terre. L'auteur en viendra à conclure que la pensée est pure culture, et que, par conséquent, l'homme sans culture n'existe pas.
Même si, sur certains points, mon avis ne rejoignait pas celui de l'auteur, je reconnais que ce livre reste d'actualité, notamment la partie traitant du conditionnement de la pensée par le corps culturel; la presse qui est sous son empire, par exemple, et toutes les manipulations qui peuvent en résulter.
Un bon livre de raisonnement, très rapide à lire et agréable, qui donne une autre incidence du regard sur les choses, un autre point de vue. Très enrichissant.
Il porte l'idée d'un art brut, un art qui pourrait être pratiqué par tout un chacun, sans instruction, sans érudition; son idée de l'art est la suivante: il doit être une production personnelle, qui nécessite donc de l'individualisme, terme opposé à "culture" (qui porte en son sein une dimension collective, l'ordre social), et donner cette oeuvre au publique. Ces deux actions antagonistes placent l'artiste sur une position délicate. L'oeuvre d'art doit se dégager des notions de valeurs (économiques, esthétiques...) qu'on lui donne, et qui ne sont que des critères donnés par le corps culturel (minuscule caste). Il faudrait privilégier le plaisir ressenti à regarder l'oeuvre, cette émotion qui nous gagne à la vue d'un chef d'oeuvre rare, unique, exceptionnel.
Par ailleurs, pour se revendiquer entièrement de l'individualisme, il faut se déconditionner de la culture, qui nous limite et nous donne des moules bien-pensants; il y a "le bon livre, la bonne intelligence, la bonne façon de faire et de penser", dictée par cette culture insidieuse qui contrôle notre pensée jusque dans notre vocabulaire! Il serait en effet naïf de croire que tous nos mots du dictionnaire couvrent fidèlement l'ensemble des choses qui existent sur terre. L'auteur en viendra à conclure que la pensée est pure culture, et que, par conséquent, l'homme sans culture n'existe pas.
Même si, sur certains points, mon avis ne rejoignait pas celui de l'auteur, je reconnais que ce livre reste d'actualité, notamment la partie traitant du conditionnement de la pensée par le corps culturel; la presse qui est sous son empire, par exemple, et toutes les manipulations qui peuvent en résulter.
Un bon livre de raisonnement, très rapide à lire et agréable, qui donne une autre incidence du regard sur les choses, un autre point de vue. Très enrichissant.
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